Un modèle de démocratie !
Plus que deux jours de campagne… Quelle image ont les Russes de Dmitri Medvedev, le dauphin de Vladimir Poutine?
Ils
le voient comme un homme dynamique, jeune, cultivé, assez modéré (Ahah!). Issu
d’une famille de professeurs, il tient un discours de technocrate et
s’est coulé dans le rôle qu’on lui a donné: celui du poulain de
Poutine.
Comment cette "succession" est-elle mise en scène?
Dans
ses propos, Medvedev se place toujours dans la continuité de Poutine et
affirme qu’il n’y a pas besoin de révolution pour le pays qui doit
rester fort. A la télévision, où on le voit tout le temps, et sur ses
affiches, on le voit marchant à côté de Poutine. Avec pour slogan: "La
Russie en avant" ou "Nous gagnerons ensemble". Si Poutine reste le
"leader spirituel" de la nation après l’élection, Medvedev en est le
fils! C’est une vraie passation de pouvoir, comme dans une monarchie
absolue.
Même sur les matrioshka pour touristes mettent en scène la succession Poutine-Medvedev...
Le scrutin est donc joué d’avance.
La
seule inconnue, c’est la participation. Des SMS ont été envoyés aux
Russes, par tous les opérateurs, pour les inciter à aller voter, mais
beaucoup ne se déplaceront pas. Le pouvoir pourra toujours gonfler les
chiffres dans les zones rurales ou en Tchétchénie… De toute façon,
l’issue de l’élection est déjà certaine. Et dans les journaux, les
lettres ouvertes publiées sont déjà adressées à Medvedev, et non plus à
Poutine. On connaît même déjà les scores: on parle de 63% pour Medvedev.
Les Russes connaissent-ils tout de même le visage des autres candidats?
On
voit presque tout le temps Medvedev à la télévision, mais oui, les
Russes connaissent un minimum les autres candidats. Sur les trois,
Andrei Bogdanov, du Parti démocrate, reste le moins connu. Les deux
autres, le communiste Ziouganov et l'ultranationaliste Jirinovski se
présentent depuis l’époque d’Eltsine… et répètent toujours la même
chose depuis.